Dans le cadre de l'exposition temporaire décalageS au château d'Oiron du 18 décembre 2018 au 10 mars 2019, les commissaires-citoyens (dont j'ai eu le plaisir de faire partie) ont placé dans le salon de l'Arlequin l'oeuvre d'Eric Tabuchi : Portail UTOPARK (2015, collection FRAC Poitou-Charentes).
Pour plus de renseignements sur cette oeuvre, on pourra se reporter au site du FRAC Poitou-Charentes en cliquant ici.
Pour plus de précisions sur l'exposition décalageS, se reporter au site des Amis d'Oiron en cliquant ici.
Outre les différentes interprétations proposées par les commissaires-citoyens dans leur texte situé près de l'oeuvre, je voudrais en ajouter une toute personnelle.
Les deux escaliers symbolisent, à mon humble avis, les deux visages du château d'Oiron :
- une face "histoire ancienne" pré-Meltem composée des murs et des plafonds (à nuancer, si on veut entrer dans le détail ...)
- une face "art contemporain" post-Meltem composée de la collection Curios & Mirabilia, agrémentée de temps à autre d’exposition temporaire d’oeuvres d’artistes contemporains.
Je reconnais que la face "histoire ancienne" a été restaurée grâce aux Sauveurs, je veux bien sûr parler des personnes ayant contribué à l’installation de la collection et pour ce faire, ayant totalement réhabilité les pièces à l’abandon du château, c’est-à-dire pratiquement toutes.
Il ne faudrait pas en déduire que l'histoire ancienne soit dépassée et que l'art contemporain représente l'actualité.
Je pense que ce sont deux modes "d'accès", l'un et l'autre étant à la fois actuel et plongeant dans un passé non révolu.
Chacune de ses faces peut être "gravie", en 12 étapes (en référence aux douze marches de chaque escalier).
Par exemple, pour la face pré-Meltem, en se basant sur les occupants successifs (choix partial et purement personnel) :
Guillaume Gouffier - Artus Gouffier - Hélène de Hangest - Guillaume de Bonnivet - Claude Gouffier - Louis Gouffier - Artus III - François d’Aubusson - Françoise de Rochechouart de Mortemart - Pierre-Jacques Fournier, chevalier de Boisairault - La vicomtesse de Boisairault - Etat français
Pour la face post-Meltem (choix d’oeuvres totalement partial et arbitraire) :
Chevaux d’Oiron - Vanité des bâtisseurs - Identité 4 - Carré au sol - Corne de licorne - Brûlures solaires - Pégase-Licorne - Balancier - Wall Drawing - Paroi - Decentre-Acentre - Room for departure.
Dans l'axe du portail, on pouvait apercevoir le Balancier de Wolfgang Nestler. Là aussi, les deux branches peuvent symboliser les deux "faces" du château. Dans cette optique, on peut constater que cet équilibre est fragile et repose sur la pointe d'un crochet.
Au-delà de ces considérations, il faudrait peut-être aussi méditer les paroles émises par un participant lors de la visite guidée de l'exposition décalageS le samedi 5 janvier 2019 se rapportant à la fonction des escaliers : "J'y vois un message. On emprunte souvent des chemins de traverse qui ne mènent nulle part, alors qu'il suffirait de passer par la porte."