Les lignes ci-dessous représentent le point de vue de l'auteur du site le 8 septembre 2019. Elles peuvent donc évoluer, voire se modifier au fil du temps ...
La première fonction de la galerie est, comme il est dit justement dans les feuillets mis à la disposition des visiteurs, est d'être un lieu de déambulation racontant quelques épisodes de la guerre de Troie et de l'Enéide. De ce fait, elle anticipe, comme il l'est précisé dans ce document, à la fois les musées et les salles de cinéma.
On peut donc "lire" la galerie à la manière d'un roman (comme les Trois Mousquetaires) ou d'un péplum.
Citons Jean Guillaume (voir livre ci-dessous) :
"Les hommes du Moyen Age et de la Renaissance ont souvent attribué une signification morale et religieuse aux textes antiques et cherchaient au-delà du sens litéral un sens accordé au christianisme ...[.....]... Les six premiers livres de l'Enéide ont été interprétés comme une allégorie de la vie humaine : Enée triomphe des épreuves et des passions puis parvient à la connaissance des vérités essentielles - celles de l'au-delà - grâce au rameau d'or, image de la sagesse ...[.....]... le livre VI montre la dernière initiation d'Enée, quand le héros parvient au terme de sa recherche, au "souverain bien" symbolisé par l'Italie, lieu où "l'âme gouverne le corps ...[.....]... la guerre de Troie représentée à Oiron n'est pas un roman d'aventure ni une épopée exaltante mais une suite de catastrophes dues aux dérèglements des hommes...[.....]... Les premières scènes illustrent la sottise et la méchanceté des hommes ; la partie centrale raconte les durs combats et les malheurs des vaincus : elle montre la punition des fautes. Enfin, peu à peu, apparaît la belle figure du héros qui triomphe des épreuves par sa vertu et parvient à la sagesse et au salut."
Les peintures de la galerie peuvent donc être lues dans une optique "morale". Les hommes, par leurs bêtises, entraînent sur eux des malheurs, punitions de leurs fautes ; à contrario, grâce à une conduite vertueuse, ils peuvent parvenir au salut. Dans cette optique, l'expression "Hic Terminus Haeret" représenterait "la vie éternelle".
Mais, qui a vraiment déclenché la guerre de Troie ?
Jupiter a, volontairement, omis d'inviter la Discorde aux noces de Thétis et de Pelée. Comme il l'avait prévu, elle a semé la zizanie entre Junon, Minerve et Vénus.
Il a ensuite choisi un "pigeon" (pardon Pâris !) qui, quel que soit son choix, aurait contre lui deux "harpies" prêtes à lui en vouloir à mort. Une guerre allait s'ensuivre de toute façon. La raison profonde de cet acte de Jupiter était la surpopulation humaine. Les hommes avaient fini par encombrer la terre et exaspérer Gaïa à force de marcher sur elle de plus en plus nombreux !
Une troisième lecture est donc une optique "philosophique".
Pour approfondir cette direction, se reporter au livre :
Mythologie et Philosophie, le sens des grands mythes grecs
(Luc Ferry, Plon, 2016)
Bien entendu (et c'est même fortement conseillé), on peut appréhender la galerie au niveau artistique et au niveau historique.
Le livre de référence reste :
La Galerie du Grand Ecuyer
(Jean Guillaume, Editions Patrimoines et médias, 1996)